Atelier
© Jorn Heijdenrijk

Je sais qu'à strictement parler
tu n'as pas posé de question, mais
allons-nous malgré tout
tenter d'y répondre
sans paroles ?

Ayant examiné le métier d'acteur dans Du serment de l’écrivain du roi et de Diderot, Matthias de Koning, Damiaan De Schrijver et Peter Van den Eede poursuivent à présent leurs recherches dans Atelier. Les créateurs de théâtre disposent-ils d’un atelier – tout comme les sculpteurs et les peintres – et si oui, à quoi ressemble-t-il ? À quel genre de travail s’y livrent-ils, où, comment, quand et pourquoi travaillent-ils ? Est-ce du travail ? Comment caractérisons-nous des personnages ? Que soulignons-nous ? Sommes-nous un tableau ? Sommes-nous notre propre modèle et celui des autres ? Sommes-nous un autoportrait ? Regarder et être observé ; l'histoire, l'art, la vie en tant que cadres, châssis, encadrements des expressions sur la toile de notre peau. Reconstituer les quatrièmes « murs » dans un dispositif bifrontal ou quadrifrontal, avant de les démolir de nouveau. Un examen en laboratoire du naturalisme, du réalisme, de l'hyperréalisme.

De grandes fenêtres jetant la froide lumière d'octobre sur nos mouvements d'âme. On emballe de l'air. On rabote des planches. On mange des pommes de terre. On prépare des moules. On pisse à côté de l'urinoir. On écrit une lettre d'adieu. (désignation d'office) On enlève un appendice. On est assis. On sonne. Une porte. Un entrebâillement. Une tache. Un radeau. Noir d'enfer. Un radeau.

Une thématique importante du spectacle – l'artiste dispose-t-il encore du temps et de l'espace nécessaires aux recherches et à la réflexion ? – sera approfondie lors d'un colloque à l'initiative de l'ARIA (Antwerp Research Institute for the Arts), en collaboration avec les créateurs du spectacle, qui aura lieu le 18 et 19 Octobre 2018. En savoir plus.

De et avec Matthias de Koning, Damiaan De Schrijver, Peter Van den Eede
Production STAN, de KOE, Maatschappij Discordia
Technique Bram De Vreese, Tim Wouters, Pol Geusens
Costumes Elisabeth Michiels
Production de KOE, STAN en Maatschappij Discordia
Graçe à Steen en Been, Marlene De Smet
Avec le support du ministère de la Culture de la Communauté Flamande

Dans la presse (10)
Dans la presse (10)
Le Figaro, Armelle Héliot (5/10/2018)
Artistik Rezo, Emilie Darlier-Bournat (4/10/2018)
Scèneweb, Vincent Bouquet (4/10/2018)
Les Soirées de Paris, Isabelle Fauvel (2/10/2018)
Rue du Théâtre, Noël Tinazzi (2/10/2018)
La Dépèche, Pascal Alquier (18/3/2017)
‹Le plus mystérieux dans cette cérémonie étrange qui a des airs de récréation foutraque mais où la précision d'orfèvre est essentielle, c'est que le temps passe à toute allure. Sans un mot. Sans que l'on comprenne tout. Sans que l'on soit toujours convaincu. Sans qu'eux-mêmes donnent le sentiment de savoir où ils vont ! C'est le génie flamand au meilleur de son intelligence.› ‹≤Le Figaro≥› ‹leur agitation fiévreuse produit alors quelques étincelles en mesure d’allumer un feu créateur. Emmené par un Damiaan De Schrijver drolatique en persécuteur malicieux de ses petits camarades, le trio semble en mesure de revenir à une préhistoire du théâtre› ≤Scèneweb≥ ‹Je l’ai déjà écrit sur les réseaux sociaux, mais ce que j’ai vu ce soir relève pour moi du génie. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu un spectacle qui m’interroge sur son processus de création.› ≤Ceci n'est pas une critique≥ ‹Pour réussir cette prouesse, il faut bien évidemment du talent, mais aussi une belle dose d’humour, voire de folie, et nous savons depuis longtemps que Damiaan De Schrijver, Peter Van den Eede et Matthias De Koning sont loin d’en manquer. ›‹L’accompagnement musical revêt ici aussi toute son importance et, tout particulièrement, la partition de Zbigniew Preisner composée pour “La double vie de Véronique”, faisant de ce spectacle un véritable moment de poésie dadaïste. ›‹Alors, comme nous le disions déjà pour “Onomatopée”, si les spectacles “décalés” attisent votre curiosité, si vous aimez être bousculés dans vos habitudes théâtrales, n’hésitez pas à tenter l’expérience !› ≤Les Soirées de Paris≥ ‹En forme de pantomime burlesque, tout le spectacle qui s’enclenche ensuite va consister pour les acteurs à prendre le risque de se lancer dans telle ou telle « scène » constituant une étape dans la construction d’une pièce de théâtre. Et à faire croire à la fiction qu'ils portent à la scène. Cette construction s’entend aussi au sens matériel du terme avec la conception/édification du décor, ce qui donne lieu à un enchainement de séquences d’une maladresse tordante, dignes de Buster Keaton. › ≤Rue du Théâtre≥ ‹On se regarde les uns les autres, ravis comme tout de partager un moment si absurde et inexplicable, dont on aura bien du mal à dire quoi que ce soit, si ce n’est : vas-y Josie !› ≤Les 5 pièces≥ ‹Ils conjuguent leur humour, une fois de plus faisant preuve du sens de l’absurde et de la comédie, tout en plaçant l’acteur dans son rôle de monteur d’échafaudage au même titre qu’un sculpteur ou un peintre. Ils offrent au public un moment insolite, où l’on s’amuse au milieu de ce fatras. › ≤Artistik Rezo≥ ‹Une mise en abyme retorse et foutrement habile car c’est au scalpel justement que nos trois histrions, docteurs mabouls pour l’occasion, ont dépecé par le rire ce à quoi nous n’assistons jamais. Donner à voir ce qui relève pour le profane d’un mystère. Et se donner à voir. Cet atelier de guingois et loufoque, c’est en somme leur propre cerveau en ébullition… Et dieu que ça chauffe !› ≤Un Fauteuil pour L'Orchestre≥